Réouverture des écoles "Il ne faut pas faire n'importe quoi" pour la FCPE 86

Alors que le ministre de l’Éducation nationale a détaillé hier les modalités d’un retour progressif à l’école à compter du 11 mai, l’association de parents d’élèves refuse une reprise hâtive.
Article paru dans le Nouvelle République le 22 avril 2020

La réouverture des établissements scolaires à compter du lundi 11 mai inquiète les enseignants et les parents d’élèves, en particulier sur les conditions de sécurité sanitaire et l’organisation de l’accueil des élèves. La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de la Vienne réclame un maximum de garanties pour les personnels et pour les élèves.

« Des décisions partagées, discutées... »

Son nouveau président, Hervé Piquion, va présenter prochainement à la rectrice de l’académie de Poitiers, la position de l’association. « Parce qu’on est conscients qu’on est dans une situation exceptionnelle, parce qu’on représente beaucoup de parents d’élèves, parce que les enjeux sont vitaux, justement, on est un peu grave dans nos prises de position et de responsabilité, explique-t-il. Il ne faut pas faire n’importe quoi, notamment ne pas prendre de risque par rapport à la situation des enfants et des familles au nom d’une reprise, y compris de l’activité économique. »

Évoquant les incertitudes, la peur des familles et de l’ensemble de la société, il estime qu’il faut que les décisions, et notamment une date de reprise, soient « véritablement partagées, discutées, d’une certaine manière co-décidées. Qu’il s’agisse du 11 mai, ou en juin, ou en septembre, les conditions, pour nous, seront les mêmes : offrir des garanties sanitaires. Sans elles, il ne peut pas y avoir de reprise. »

En déroulant les différentes conditions, il espère que les associations de parents d’élèves seront « entendues, plus qu’écoutées ». La FCPE réclame un cahier des charges national concerté, des protocoles de réouverture par établissement soumis à une autorité locale experte. Ce cahier des charges et l’homologation des protocoles devront concerner les divers volets de réouverture des écoles, collèges et lycées, avec l’accueil, les cours et la fixation d’un niveau de fréquentation, la circulation interne dans les couloirs, la restauration, les transports scolaires. « Un véritable casse-tête » convient Hervé Piquion.

Il insiste également sur la nécessité des informations sur les matériels mais aussi sur les personnels à mobiliser. « Les personnels techniques ne sont pas en nombre suffisant dans une situation normale, souligne-t-il. Alors, en situation de crise, où il faut désinfecter en permanence, il va falloir un effort particulier de l’État pour recruter du personnel supplémentaire », prévient-il. La FCPE appelle de ses vœux « un effort massif et durable » en faveur du service public notamment de l’éducation. « Nous l’exigeons », martèle son président qui refuse une reprise hâtive le 11 mai, « une mauvaise date, bien trop précoce. On ne sera pas prêts sur ces garanties-là ».

Le ministre de l’Éducation a tenu à rassurer hier matin en précisant également que : « Tant que toutes les conditions sanitaires ne seront pas réunies dans les écoles, elles ne rouvriront pas. »

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